La science a réalisé des progrès inouïs en quelques décennies.
L’émergence de la biologie moléculaire nous a permis de lever le voile sur des phénomènes jusque-là resté inexpliqués. Or, ces découvertes confirment parfois les intuitions des chercheurs les plus pointus, mais aussi celles de médecines douces ou des médecines traditionnelles.
Quels que soient les processus révélés, les chaînes ADN décodées, les cellules génétiquement modifiées, une constante demeure : tout organisme vivant, du plus petit au plus grand, est fait de ce qu’il consomme ! « Dis-moi ce que tu manges, ce que tu bois, ce que tu respires et je te dirai qui tu es » pourrait être la devise du médecin mais aussi celle du biologiste.
Tout être vivant a besoin de carburant pour survivre. L’organisme l’absorbe et le synthétise pour fabriquer de l’énergie.
Cette
transformation entraîne automatiquement une dépense énergétique, tout comme le traitement des résidus de cette combustion. En principe, le gain d’énergie est toujours supérieur à la dépense. On évalue à 30 % la dépense énergétique nécessaire à la digestion chez l’être humain.
Le corps, premier producteur de toxines
Selon la définition du Petit Larousse, une toxine est une « substance toxique élaborée par un organisme vivant (bactérie, champignon vénéneux, insecte ou serpent venimeux), auquel elle confère son pouvoir pathogène ».
Les toxines sont classées en trois catégories : autogènes, endogènes et exogènes. Les toxines
autogènes
sont générées par l’organisme lui-même. Nous ne pouvons rien faire contre, mais nous pouvons faire beaucoup « pour » ! Pour que ces toxines demeurent à un niveau normal, c’est-à-dire non délétère, pour qu’elles soient évacuées avec facilité et rapidement.
Ces toxines résultent des déchets du métabolisme et sont traitées par les émonctoires.
Chaque émonctoire filtre les déchets et les élimine par le gaz carbonique, les matières fécales, les sels biliaires, l’urine, la sueur. Quand l’organisme sature sous l’accumulation de déchets, les signes qu’il envoie sont clairs.
Émonctoire par émonctoire, les manifestations d’une intoxication du corps peuvent se manifester ainsi :
par la peau
: acné, eczéma, etc.
par les poumons
: bronchite, rhume, sinusite, etc.
par le foie et les intestins
: vomissement, diarrhée, aérophagie, ballonnement, colite, etc.
par les reins
: urines acides, sable, calculs, etc.
Les toxines
endogènes
sont générées par le produit du métabolisme des cellules, des biomolécules et des bactéries naturellement présentes dans notre organisme.
Tous ces éléments ne deviennent pathogènes que s’il y a déséquilibre et que l’une d’entre elles se multiplie hors de mesure ou encore qu’elle rejoint un habitat qui ne devrait pas être le sien. C’est le cas de la bactérie Escherichia coli, également appelée « colibacille ». Elle compose environ 80 % de la flore intestinale aérobie et ne prendra une forme pathogène que s’il y a fragilité de la microflore commensale.
Les modes de vie contemporains, qui ne favorisent pas les équilibres internes, sont de grands générateurs de stress, à l’origine de la production de toxines autogènes et endogènes.
Ainsi en est-il du cortisol
qui, dans des proportions normales, est un initiateur et un régulateur métabolique essentiel mais provoquera de nombreux troubles
(sanguins, inflammatoires, hématologiques, cardiovasculaires) en cas d’hyper ou d’hypocortisolisme.
Les toxines exogènes
proviennent de sources externes
: pollution atmosphérique et environnementale (particules fines, métaux lourds, médicaments, nitrates, pesticides, herbicides, etc.) dont la charge toxique est élevée, tabac, oxyde de carbone, dioxyde de soufre, intoxications virales ou bactériennes, molécules médicamenteuses, intoxications aux médicaments, nitrates, pesticides ou herbicides, produits chimiques contenus dans les cosmétiques ou teintures pour les cheveux…
Saviez-vous que les toxines peuvent aussi provenir de nos émotions ? Ainsi le stress, le surmenage, l’anxiété et la dépression font-ils partie des sources d’agents oxydatifs.
L'oxygène à l'origine des radicaux libres
Le métabolisme de l’oxygène, dont nous avons un besoin vital, donne naissance dans notre organisme à des dérivés toxiques, les espèces réactives de l’oxygène (ERO), qui incluent les radicaux libres. Les ERO entraînent l’oxydation des cellules
et seraient responsables, outre du vieillissement, de certaines pathologies comme l’artériosclérose
et d’autres maladies inflammatoires
(dont la maladie de Parkinson). Elles sont également soupçonnées d’intervenir dans les phénomènes de mutations des cellules cancéreuses.
Nous bénéficions heureusement d’un système de défense interne qui nous protège efficacement de l’oxydation.
Cette protection antioxydante est composée de plusieurs enzymes
: la superoxyde dismutase cytoplasmique, la super oxyde dismutase mitochondirale, la catalase, la glutathion peroxydase, la glutathion oxydase et la glutathion réductase. La catalase et les glutathions bloquent la production de radicaux libres. Les superoxydes dismutases stoppent les radicaux libres produits, empêchant ainsi la réaction en chaîne.
À ces antioxydants endogènes, il faut ajouter les antioxydants d’origine alimentaire
(ascorbates, tocophérols, caroténoïdes, polyphénols), dont les effets protecteurs ont été largement démontrés. Malheureusement, nous ne produisons pas toujours ce qu’il faut d’enzymes
et leur action demeure limitée.
De plus, nous ne consommons que peu d’antioxydants alimentaires. Peuvent alors apparaître une fatigue générale, de l’irritabilité, des problèmes de surpoids, de digestion, de sommeil ou de concentration…
Les radicaux libres, qu'est-ce que c'est ?
Les radicaux libres sont par nature… radicalement instables. Il s’agit de molécules dotées d’un électron non apparié, appelé aussi « électron célibataire ».
Ce « célibat » les rend instables et ultra réactifs face aux molécules voisines, qu’ils utilisent pour se stabiliser. La molécule touchée devient à son tour un radical libre et se stabilise grâce à la molécule suivante.
S’installe ainsi une réaction en chaîne qui attaque nos cellules, provoquant maladies et inéluctablement vieillissement.
Les radiaux libres proviennent de l’air que nous respirons, du tabac notamment, mais aussi du stress
(n’avez-vous jamais entendu parlé de stress oxydatif
?), des infections et inflammations, du soleil, des pesticides et additifs contenus dans ce que nous ingérons et d’une alimentation excessive…
Détoxiner ou détoxiquer ?
La nuance est subtile, il faut l’admettre. Elle permet cependant de distinguer les sources de toxines
et de prendre les mesures qu’il s’imposent en fonction des polluants.
Nous l’avons vu, la présence de toxines dans notre corps est normale. Le fonctionnement même de l’organisme produit des déchets métaboliques
(dégradation des tissus, cellules usées, cadavres de globules rouges) naturellement éliminés par nos organes émonctoires que sont la peau, les poumons, les intestins, le foie et les reins.
La source principale de toxines est la dégradation des substances alimentaires que nous ingérons
(par exemple : les protéines se dégradent en urée, le glucose en gaz carbonique et acide lactique).
Quand la limite de ce que l’organisme peut éliminer est atteinte, les toxines s’accumulent et encrassent tissus et organes. La fameuse crise de goutte est un exemple douloureux d’intoxication du corps par un excès de protéines et/ou d’alcool (accumulation d’acide urique dans les articulations).
Qu’il y ait surcharge ou non, effet pathogène ou non, l’intoxication par les résidus du métabolisme est constante et naturelle. Comme l’est la détoxication, d’ailleurs. Le corps, entre autres systèmes, se met automatiquement au repos grâce au sommeil, qui est aussi une période de jeûne. La détoxication fait partie du système nerveux autonome.
En clair, pour se détoxiner, notre corps n’a pas besoin de notre action consciente ou de notre accord ! Quand nous décidons d’entamer une cure de détoxination, nous facilitons seulement ce travail souterrain.
D’ailleurs, les cures ne sont que son prolongement conscient
et se résument bien souvent à une mise au repos et à un nettoyage du métabolisme à l’aide d’une meilleure hygiène de vie (absorption de tisanes et breuvages, diètes spécifiques, massages, activité physique, etc.).
À la différence de l’intoxication, l’intoxication provient de la pénétration de substances toxiques (exogènes) dans notre organisme ou d’une auto-intoxication. Nous pouvons alors proprement parlé d’empoisonnement.
La détoxication a pour but de revitaliser les processus physiologiques naturels
comme la production d’enzymes antiradicaux libres ou la sécrétion de chélateurs, qui ont la capacité de capter les métaux lourds. Elle est du ressort de la médecine conventionnelle en ce qui concerne les poisons exogènes.
Quand il s’agit d’une auto-intoxication, elle peut, selon les naturopathes, être activement soutenue par un régime alimentaire adapté et une cure de désintoxination.