Votre vie toute entière n'est qu'un
rêve. Vous vivez au beau milieu d'un rêve dans lequel tout ce que vous savez sur vous-même
n'est vrai que pour vous. Votre vérité n'est vraie pour personne d'autre, pas même vos enfants ou vos propres parents. Comparez simplement ce que vous croyez sur vous-même et ce que votre mère pense de vous. Elle peut affirmer qu'elle vous connaît très bien, mais elle n'a aucune idée de
qui vous êtes vraiment.
Vous le savez bien. Et de votre coté, vous pouvez croire connaître votre mère, mais vous ne savez absolument pas qui elle est réellement. Elle a de nombreux rêves qu'elle n'a jamais partagés avec personne. Vous n'avez aucune idée de ce qu'il y a dans sa tête.
Chaque être humain possède son rêve de vie personnel,
et ce rêve est différent
de celui de toute autre personne. Nous rêvons en fonction de toutes les croyances que nous cultivons, et nous modifions notre rêve d'après la façon dont nous jugeons
et dont réagit notre victime intérieure.
Voilà pourquoi les rêves ne sont jamais les mêmes, d'une personne à l'autre. Dans une relation, deux personnes peuvent prétendre être pareilles, ressentir les mêmes choses, vivre le même rêve, mais il est totalement
impossible qu'une telle chose se produise.
Il y a deux fois deux rêveurs, avec deux rêves différents.
Chaque rêveur rêvera à sa façon.
Voilà pourquoi
il faut accepter les différences
existants entre rêveurs : nous devons mutuellement
respecter
nos rêves.
On peut avoir simultanément des milliers de relations, mais chaque relation n'existe qu'entre deux personnes, et jamais plus que deux. J'ai une relation avec chacun de mes amis, et chaque fois ce nest qu'entre nous deux. J'ai une relation avec chacun de mes enfants, et chaque relation est totalement différente des autres.
Selon la façon dont deux personnes rêvent,
elles créent ensembles la direction commune de ce rêve que l'on appelle une relation.
Chacune de nos relations — avec papa, maman, nos frères et soeurs, nos amis — est
unique, parce que nous rêvons un petit rêve ensemble. Chaque relation devient un rêve vivant, concrétisé par deux rêveurs.
De même que votre corps est fait de cellules, vos rêves sont faits d'émotions.
Il existe principalement deux sources d'émotions : l'une est la peur, et toutes les émotions qui en découlent ; l'autre est l'amour,
ainsi que tous les sentiments qui en résultent.
Nous vivons tous ces deux types d'émotions, mais celle qui est la plus fréquente chez les gens ordinaires est la
peur, on peut dire que les relations normales dans ce monde-ci se fondent à
95% sur la peur et à 5% sur l'amour. Bien sûr, ces proportions changent selon les gens, mais même si la peur ne représente que 60% et l'amour 40%, la relation reste principalement fondée sur la peur.
Pour bien comprendre ces émotions, on peut décrire certaines caractéristiques de l'amour et de la peur que j'appelle « la voie de l'amour »
et « la voie de la peur »
ces deux voies ne sont que des points de référence
qui nous aident à voir comment nous vivons notre vie. Les divisions qui suivent aident notre esprit logique à comprendre et à essayer d'avoir un peu de contrôle sur les choix que nous effectuons. Regardons donc quelques-unes des caractéristiques de l'amour et de la peur...
L'amour ne connaît aucune obligation.
La peur est pleine d'obligations. Dans la voie de la peur, quoi qu'on fasse, c'est parce qu'on doit ce taire, et l'on attend aussi des autres qu'ils fassent telle ou telle chose parce qu'ils le doivent. On a donc les obligations, et dès qu'on doit faire quelque chose, on y oppose de la résistance. Plus on résiste, et plus on souffre.
Tôt ou tard, on cherche donc à fuir ses obligations. L'amour par contre, ne connaît pas la résistance.
Quoi que nous fassions, c'est parce que nous voulons le faire. C'est un plaisir
; c'est comme un jeu, et le faire nous amuse.
L'amour n'a pas d’attentes.
La peur est remplie d'attentes. Sous l'emprise de la peur, on fait les choses parce que l'on pense devoir les faire. Et l'on attend des autres qu'ils fassent de même. Voilà pourquoi la peur fait mal, et non l'amour. On s'attend à telle chose, et si elle n'arrive pas,
on se sent blessé
: on trouve que ce n'est pas juste.
Lorsqu'on aime, on n'a aucune attente. On fait ce qu'on fait parce qu'on le veut bien, voilà pourquoi quasiment rien ne peut nous atteindre lorsqu'on vit dans l'amour.
Nous ne nous attendons pas à ce que l'être aimé fasse ceci ou cela, et nous n'avons pas d’obligations non plus.
L'amour se fonde sur le respect.
La peur ne respecte rien. Si j'ai pitié de vous, cela signifie que je ne vous respecte pas.
Je ne vous estime pas capable d'effectuer vos propres choix. Et si je dois choisir à votre place, c'est que je ne vous respecte pas. Dès lors, j'essaie de vous
contrôler. D'ailleurs, la plupart du temps, lorsque nous disons à nos enfants comment ils doivent vivre leur vie, c'est parce que nous ne les respectons pas. Nous essayons de faire pour eux ce qu'ils devraient faire eux-mêmes. Lorsque je ne me respecte pas, je m'apitoie sur moi-même, et je me dis que je ne suis pas assez bon pour réussir dans ce monde.
Comment savoir quand vous ne vous respectez pas ?
C'est quand vous vous dites : « pauvre de moi, je ne suis pas assez fort, pas assez intelligent, pas assez beau, je ne m'en sortirai pas ».
L’apitoiement sur soi vient d'un manque de respect.
L'amour est impitoyable, il n'a pitié de personne, mais il a de la compassion.
La peur est pleine de pitié, elle a pitié de tout le monde.
L'amour, en revanche, est plein de respect
: « Je vous aime, je sais que vous pouvez y arriver, je sais que vous êtes assez fort, assez intelligent, assez compétent pour effectuer vos propres choix. Je n'ai pas à faire de choix pour vous. Vous en êtes capable. Si vous tomber, je peux vous tendre la main, je peux vous aider à vous relever, je peux même vous dire : vas-y tu en es capable ».
Cela, c'est de la compassion, mais ce n'est pas là même chose que la pitié. La compassion vient du respect et de l'amour ; la pitié provient d'un manque de respect et de la peur.